Somewhere warm
Avant même de croire que mon destin prendrait un tout autre tournant, il était hors de question que je reste là à ne rien faire. Dans un groupe qui prenait les humains pour des esclaves et qui les revendaient sans gêne. Dans quel merdier m’étais-je retrouvé?
Il était hors de question que je me fasse vendre au plus offrant pour leurs simples plaisirs! Je n’allais certes pas me plier à ce genre de pratique aussi facilement, je n’avais pas la vie la plus palpitante mais être ici ne serais pas des plus gratifiants pour mon estime personnelle non plus et ce n’était pas une destinée que je souhaitais pour moi-même. Tant pis pour les blessures qui s’ensuivraient si je décidais de fuir car je ne savais pas du tout comment j’allais me sortir de ce guêpier. Je restais à l’affût de la moindre issu, de la moindre erreur de leurs parts qui me permettrait de foutre le camp.
La chance sans doute tourna en ma faveur ou une inattention de leurs parts je ne sais pas, je ne me posai pas la question. Car cela m’avait permis de me sauver à la hâte, de courir à toutes jambes sans m’arrêter malgré leurs surprises. Je n’avais pas attendu de voir s’il me suivrait, je n’avais pas attendu d’être de nouveau à leur merci.
Courant à m’en rompre le souffle, je sentais mes jambes trembler sous les efforts incessants que je tentais de maintenir pour garder une distance respectable loin d’eux. Plusieurs jours passèrent alors que je continuais de me dissimuler, masquant mon odeur sous d’épaisses couches de boue ou montant à la cime des arbres pour pouvoir me reposer un tant soit peu en m’y attachant avec ce qui m’avait servi de lien auparavant. Je ne restais pas au même endroit trop longtemps, je sentais qu’on continuait de me poursuivre. J’ignorais par combien d’hommes mais je ne m’arrêtai pas pour les compter ou en savoir davantage.
J’avais traversé d’épaisses forêts, trébuchant sur des souches, m’égratignant le visage sous des branches sèches qui me fouettais le visage à mon passage. J’avais poursuivi ma course me retrouvant dans une grande et vaste clairière, sans un regard en arrière. Poursuivant ma course effrénée à travers les paysages environnants en espérant prendre de plus en plus d’avance. Finalement je me retrouvais aux falaises, sans issu pour me sauver cette fois, cherchant un endroit pour me cacher, en vain. Comme un lapin dans le fond d’une trappe, mon regard se portant finalement par-dessus la falaise, cherchant à savoir si sauter en bas me donnerait une chance de survivre.
Celui qui avait gardé son dévolue sur moi, le grand et costaud chef sans doute m’avait rattrapé. J’étais à bout de souffle, lorsqu’il se rapprochai de moi sans que je m’en rendre vraiment compte alors que je continuais d’analyser si sauter serait une option envisageable. Je tremblais de tout mon être, non pas par crainte, mais par tous les efforts que j’avais tenté de maintenir pour rester le plus loin possible de lui et de son clan. Je sentis sa main sur ma bouche et d’énorme bras m’entourer, empêchant un crie de sortir de ma bouche. Je n’eût même pas la chance de me débattre, un simple mot susurré à mon oreille pour me faire flancher et perdre tout espoir de liberté. Mes yeux se fermèrent et je perdis toute notion du temps et de réalité.
C’est la voix rauque du gaillard qui me sortis de mes songes, je clignai un moment des yeux avant de me rendre compte que nous avions changé de paysage. Sa voix résonnant encore dans ma tête en écho. J’observai un moment l’endroit d’un œil curieux, perdu et ne comprenant pas trop ce qui venait de se passer. J’observais les liens qui avait été nouvellement noué à mes poignets et sur les rocher à proximité. D’un regard plus analytique, je n’eus pas besoin de trop observer pour comprendre que fuir ne servirait plus à rien dorénavant. Je posai finalement le regard sur l’inconnu, fronçant les sourcils à la vue de l’outre d’eau dans ses mains. Je me figeai passant mon regard de ses pupilles sombres à la gourde avec une envie irrépressible de m’abreuver. Je me léchai les lèvres asséchées par le manque d’hydratation flagrant qui me tenaillait depuis plusieurs jours et tendis les mains vers le récipient.
Soif… Réussissais-je à peine à dire, d’une voix étouffée par le manque d’énergie et la sècheresse de mes cordes vocales. Je toussotai par l’effort, l’implorant de mon regard, qu’il m’offre à boire sans trop de difficulté. Mes mains dirigés vers la gourde, retenu par le lien de cordes qui les entouraient je le fixait avec envie.